Et c'est sur une doucereuse mélodie Qui manque singulièrement d'harmonie Que je traverse péniblement la vie Et la fin, légèrement, retentit.
La tristesse d'une musique qui rappelle une danse, la douceur d'un soir d'été, une attente inavouée. Une photo soigneusement cachée sous l'oreiller, qu'on regarde amoureusement avant de s'endormir. Vaine tentative que nos rêves s'embellissent, au lieu de nous faire redouter le moment venu de s'endormir. Les nuits blanches ont déjà été trop nombreuses. Rêves et cauchemars s'entrelacent et c'est toujours en sueur que se passe le réveil. La journée promet un moment heureux. Mais il est dur d'être heureux quand les souvenirs ineffaçables, se décident à vous assaillir. On avance dans l'incertitude, tentant l'oubli, une espérance nous portant, avant la chute, inévitable. Avec un peu de chance, une main se tends. On rêve de la saisir, mais elle recule, sans qu'on arrive à la rattraper. Ou on l'attrape, on s'y agrippe, on ne compte plus retomber.